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samedi 3 mars 2012

Permutations : l'attente, encore, ici comme ailleurs. Témoignage d'une collègue travaillant en Eure et Loir.

Comme les filles de la Creuse, je suis coincée dans un département prison, l'Eure et Loir. 
Je ne l'ai pas demandé, j'y ai été affectée dès l'obtention du concours, passé en région Centre, à la suite d'une reconversion. J'y suis allée, heureuse d'avoir obtenu le concours tant rêvé. J'y ai vécu plusieurs années.
Mon conjoint a demandé sa mutation pour plein de raisons très personnelles. Il est parti en août 2009 en Indre et Loire. Depuis, je n'ai que peu de chance de sortir du 28. 
Pourquoi ? Parce que ce département retient les personnels.
Si j'avais été affectée dans l'Indre et Loire, je serais allée où je voulais (à peu près).

L'an dernier, 21 personnes ont été affectées dans le 37 avec un barème inférieur au mien. La même chose s'est produite l'année d'avant.
Ce qu'il faut savoir, c'est que selon le département où nous sommes affectés, où nous sommes allés travailler, nous n'avons pas les mêmes droits à la mutation. C'est cela qui nous révolte.

Le 12 mars, il y aura les résultats des permutations informatiques. 
Nous savons déjà qu'en Creuse, en Eure et Loire, dans l'Oise, dans la Seine Saint Denis et d'autres, nous ne bougeront pas.
Nous savons que ceux qui ont la chance d'être, par exemple, dans le Bordelais, peuvent avoir le département où nous habitons avec 22 points.

Nous sommes révoltés. Nous avons alerté tous les acteurs de l’Éducation nationale avec les Mutez Nous, et seuls dans nos régions. Nous avons fait des sit-in devant les rectorats, été reçus par les recteurs, les IA, mais malgré cela rien ne bouge, on nous écoute, on ne nous entend pas.

Aujourd'hui, nous attendons une mutation pour travailler un peu plus près de chez nous. 
Pour ne pas être épuisés par ces heures de route que nous faisons depuis des années.
Pour s'occuper mieux de nos élèves. Pour faire ce travail que nous aimons le mieux possible.

Que faire ? 
Le 12 mars, nous serons à nouveau méprisés par l'administration. 
Les suppressions de postes ne permettent plus autant de mutation depuis 2007. 
Des centaines de rapprochement sont toujours en  attente. 
Les passes-droits sont légions, nous l'avons constaté (les femmes de.. mutent bien facilement elles). 
Nous continuerons à dénoncer le système "pourri" des mutations des professeurs des écoles.

Si on ne nous entend pas, nous nous ferons entendre pour dénoncer, non seulement nos conditions de travail, mais aussi, la difficulté grandissante de notre métier, le nombre d'élèves croissant, les difficultés sociales croissantes, les postes de rased supprimés, si utiles pourtant. 
Nous sommes passionnées, et cela nous sauve.

2 commentaires:

  1. Tout est parfaitement bien résumé dans cet article ! Il faut continuer à dénoncer ces injustices, même si le débat actuel s'est déplacé et que les élections focalisent l'attention.

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  2. Tu as tout à fait raison... nous souffrons du fait que nous ne sommes pas égaux face au principe des mutations en fonction de notre département d'affectation. Ce système qui ne touchait que quelques départements "déficitaires" s'étend depuis 2 ans et les suppressions de postes ne font qu'empirer cette situation...

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